Monbiot, auteur et journaliste du journal The Guardian, affirme que « la nature est un outil que nous pouvons utiliser pour réparer notre climat ».
En effet, les Solutions Fondées sur la Nature sont un concept sur lequel l’UICN s’est déjà penchée, et en a même fait un standard international. Leur rôle est fondamental dans l’atténuation des impacts du changement climatique, la gestion des risques naturels et la résilience entre individus et écosystèmes. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature les décrit comme étant des “actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité”.
Dans le milieu forestier, ces techniques permettent de rendre les bois plus résilients et plus résistants aux effets du changement climatique, grâce à la reforestation massive notamment.
1. Les Corridors Environnementaux à Oued Tine (Bizerte)
En Tunisie, l’association Les Amis de Capte dont le siège est à Bizerte accompagne, dans le cadre de son projet PPI-OSCAN (Programme de Petites Initiatives pour les Organisations de la Société Civile d’Afrique du Nord), les agriculteurs partenaires dans leurs démarches de reboisement et de transition agricole.
En effet, les corridors environnementaux assurent et restaurent les flux d’espèces qui sont vitaux pour la survie de ces derniers mais sont aussi vitaux au maintien de la biodiversité animale et végétale: ils permettent aux espèces de se déplacer et de se perpétuer. Grâce à ces corridors environnementaux, l’association participe à la restauration de l’écosystème et à la préservation de la biodiversité locale dans la zone d’Oued Tine située entre les gouvernorats de Bizerte et de la Manouba.
Pour ce faire, l’association favorise l’utilisation des corridors environnementaux permettant d’augmenter la connectivité entre les biotopes et de contribuer à la durabilité des agro-systèmes largement représentés dans la zone du projet. Ces techniques permettent de participer à la reforestation des terrains à travers la:
- Plantation d’arbres menacés et en voie de disparition tels que le thuya
- Installation de vergers vivriers (oliviers – caroubiers), de haies mixtes
- Arborisation des travaux de conservation des eaux et des sols.
2. Récupération d’une partie de la surface forestière brûlée dans la région Cyrénaïque en Libye
En Libye, l’association New Libya travaille à la restauration d’un écosystème forestier de 301 hectares dans la région Cyrénaïque, à la suite d’incendies qui ont eu lieu en 2013 et 2014 et ont touché 25% des espèces végétales de cet espace. À travers le reboisement et l’éducation, le projet espère sensibiliser la population et récupérer une partie de la surface forestière brûlée. L’association vise également à améliorer la situation socio-économique du pays en travaillant étroitement avec les institutions internationales.
3. Aménagement des forêts pour rendre possible l’écotourisme à Bni Mtir
Au Nord-Ouest de la Tunisie à Jendouba, l’Association femme, jeune et enfant est en train d’aménager la forêt de chênes du village de Bni Mtir pour faciliter l’accès à une cascade d’eau. L’objectif est de promouvoir l’écotourisme en encourageant la participation des femmes et des enfants dans la gouvernance locale. En effet, la revalorisation de cette forêt de chênes permet à la population locale de protéger les écosystèmes tout en obtenant une source de revenus de l’écotourisme local.
4. Réhabilitation d’arbres endémiques avec l’aide des paysans-pasteurs à Ain Sefra
En Algérie, l’association “La Terre Verte” , à travers son projet PPI-OSCAN de Contribution à la réhabilitation des systèmes écologiques fragilisés, participe à la restauration du Pistachier Atlantique (Pistacia Atlentica), espèce endémique en Afrique du Nord. Ce projet a pour objectif de disséminer l’espèce par les paysans-pasteurs. Une fois l’arbre réhabilité, un axe sera consacré à l’éducation des écoliers et une petite banque de graines (pastoretum) sera créée.
L’association créée en 2018 agit entre autre pour la préservation du patrimoine naturel national.
5. Restauration participative de l’habitat du Thuya de Berbérie par les femmes au Parc National d’Al Hoceima
Les femmes membres de L’association Al Amal pour le Développement au Maroc s’engagent à travers un projet de Valorisation des ressources naturelles du Parc National d’Al Hoceima. La restauration participative du Thuya de Berbérie (Tetraclinis articulata) a pour but de protéger une des espèces les plus résistantes à la sécheresse mais aussi l’une des plus menacées d’Afrique du Nord. En cause: la pression démographique et la surexploitation humaine, notamment depuis le début du siècle.
Les caractéristiques de cette espèce en font un bois de qualité, qui permet de créer de petites sculptures et des objets d’art, ce qui représente une source de revenus pour la population locale et pour les femmes. Ce bois est également utilisé comme bois de chauffage, et sa “résine de sandaraca” a beaucoup de succès car elle permet la production de parfums, vernis, ciments dentaires et encens. Ce projet inclut également la création d’une pépinière de plantes aromatiques et médicinales.
La Journée Internationale des Forêts – une opportunité pour valoriser les écosystèmes forestiers en Afrique du Nord
Mais quel est le futur pour les forêts d’Afrique du Nord ? Les associations du PPI-OSCAN II travaillent jour après jour pour la conservation des écosystèmes et collaborent avec d’autres organisations locales afin d’augmenter l’impact de leur travail. En outre, de nombreux gouvernements prennent de nouvelles mesures afin de stopper la déforestation et favorisent même le reboisement.